Durant 31 ans, il a été le député de la 2e circonscription. En 2017, elle n’a pas résisté à la vague En Marche et son successeur a fini loin derrière Ludovic Mendès. Ce dernier dit ne pas avoir encore la tête aux législatives où il pourrait avoir fort à faire avec un Thierry Hory motivé comme jamais.
Elle a longtemps été la circonscription du docteur Jacquat… jusqu’à ce qu’il tire sa révérence après 31 ans de mandat. En 2017, comme presque toutes les autres, la 2e circonscription de la Moselle est tombée dans l’escarcelle de La République en Marche et Denis Jacquat n’a rien pu faire à part constater le tsunami. Il n’était pas candidat mais suppléant de Jean François, pourtant un élu bien implanté, conseiller départemental de longue date. Le tandem n’a pas fait le poids face à Emmanuel Macron et l’homme qui portait ses couleurs sur ce bout de Moselle, à savoir Ludovic Mendès.
Des trois candidats LREM des circonscriptions messines, il était sans doute le moins connu. Ancien militant du Parti socialiste, il avait choisi de rejoindre Emmanuel Macron et a donc fait partie des députés portés par la victoire du chef de l’État. Cinq ans plus tard, il ne se projette pas encore sur une nouvelle candidature. « Pour l’instant je ne pense qu’à une chose : ma mission sur les actes antireligieux. Je n’ai que ça en tête, pas du tout la campagne », répond-il brièvement au téléphone. Après cinq ans de mandat, Ludovid Mendès n’est pas forcément très connu sur le territoire. Son nom a été cité à de nombreuses reprises en fin d’année dernière mais à l’occasion d’une actualité malheureuse puisqu’il a été menacé de mort sur son site Internet. Une épreuve qui pourrait influencer sa décision et qui illustre la difficulté pour certains marcheurs d’y retourner, même si la voie pour un deuxième mandat du chef de l’État semble bien dégagée.
Raphaël Pitti, l’invité surprise ?
Ludovic Mendès n’y pense pas encore. Thierry Hory, lui, y songe beaucoup et depuis longtemps. Le maire de Marly, vice-président de la Métropole de Metz, élu à la Région Grand Est, n’a jamais caché son ambition et sa volonté d’y aller. Et il fait tout pour convertir ce rêve en réalité. Soutien de Valérie Pécresse, il devra attendre de voir le score de la candidate de la droite pour s’en servir ou s’en affranchir. Il a pour lui une expérience et le soutien de toutes les figures de droite du Département. Thierry Hory bénéficie aussi d’une certaine notoriété. Reste à savoir si la nature même de cette circonscription s’ancre bien à droite ou si la longévité de sa couleur politique tenait surtout à la personnalité de Denis Jacquat.
Un invité surprise pourrait également contrarier les plans de Thierry Hory. Raphaël Pitti serait intéressé par une circonscription où il avait déjà été candidat en 2007, sous les couleurs du MoDem. Cette fois, difficile de dire quelle serait son étiquette. Son ralliement au groupe municipal Énergies pour Metz, dont la cheffe de file Béatrice Agamennone soutient en même temps Emmanuel Macron et la politique de François Grosdidier, brouille les cartes.
À gauche, la potentielle candidature socialiste incarne le renouveau dans un parti qui en a bien besoin. Il s’agit de Marie Michelle Hafner, déjà alignée lors des élections départementales aux côtés de l’écologiste Mathias Boquet. Ensemble, ils avaient décroché le score honorable de 34 % au second tour. Mais cette fois, les Verts feront campagne à part tout comme les communistes et la France insoumise. À l’extrême droite, Marie-Claude Voinçon, déjà candidate pour le Rassemblement national en 2017, pourrait y retourner.
La 2e circonscription de la Moselle comprend les cantons d’Ars-sur-Moselle, Metz IV, Montigny-lès-Metz (moins les communes de Chieulles, Mey, Saint-Julien-lès-Metz, Vantoux, Vany), Verny.
Source: Journal La semaine par Par Aurélia Salinas : https://www.lasemaine.fr/2e-circonscription-lombre-du-docteur-jacquat/